mai 19, 2010

Synthia est bien vivante et elle est parmi nous : panacée ou boîte de Pandore ?

Alors que Craig Venter annonce avoir réussi à créer la vie en laboratoire, l'ETC Group appelle à un moratoire mondial sur la biologie synthétique.

Dans un article paru aujourd'hui dans la revue Science, l'institut J. Craig Venter et la société Synthetic Genomics Inc. ont annoncé la création, en laboratoire, du premier organisme autoreproducteur dont le génome a été assemblé de toutes pièces au moyen d'une machine. (1) Cet organisme synthétique, dont l'ETC Group avait déjà annoncé la création et qu'il avait baptisé "Synthia" il y a trois ans, va susciter de vives controverses sur la pertinence, sur le plan éthique, de créer la vie artificiellement et sur les implications de la biologie synthétique, qui constitue un domaine encore pratiquement inconnu.

Panacée, ou… ? Selon la publication parue aujourd'hui, "Synthia" pourrait constituer une véritable bénédiction pour les agrocarburants de deuxième génération, car elle aurait le potentiel -- théorique -- d'assurer l'alimentation à la fois des humains et des voitures. L'article suggère aussi que Synthia, ou la biologie synthétique, pourrait contribuer à nettoyer l'environnement, à nous préserver des changements climatiques et à résoudre la crise alimentaire. "Synthia n'est pas une solution miracle à tous les malheurs de nos sociétés, conteste Pat Mooney, directeur général de l'ETC Group, un organisme international de surveillance des technologies dont le siège se trouve au Canada. Cette technologie risque bien davantage d'engendrer toute une nouvelle série de problèmes auxquels les gouvernements et la société sont encore mal préparés."

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